Les sciences sociales partagent l’ambition de décrire, d’expliquer et dans la mesure du possible de modéliser le fonctionnement des sociétés. Elles partagent également des raisonnements dont certains éléments de démonstration relèvent du modèle, d’autres du récit. Encore que le clivage ne soit pas si net : l’on sait combien des exposés très formalisés recourent au langage naturel dans la formulation de leurs hypothèses ou de leurs conclusions ; et si la mathématisation n’est pas utilisée par les chercheurs en sciences humaines, cela n’implique pas l’absence de toutes formalisations. Quel satut épistémologique accordé dès lors au clivage ? L’ouvrage rassemble sur ce sujet les réflexions échangées par des historiens, des archéologues, des anthropologues, des sociologues et des économistes au cours d’un séminaire, établie sur une durée de trois ans (1995-1999) et tenu à la Maison des sciences de l’homme.