Les paysages de terrasses de culture que l'on retrouve un peu partout à travers le monde, impressionnent et irritent l'esprit, probablement parce que plus que d'autres ils suggèrent spontanément le travail démesuré de l'homme, un passé laborieux au cours duquel la terre vivait et faisait vivre, mais aussi et surtout ils témoignent d'une technologie, d'un savoir-faire et d'une capacité à gérer le milieu dont on ne sait finalement que peu de choses.

Il se trouve qu'en agriculture, des opérations telles que, par exemple, le nivellement et le terrassement d'une parcelle, ont aussi été mises en oeuvre dans les terroirs moins typés, plus anonymes. A l'inverse, les solutiosn adoptées pour cultiver des parcelles pentues n'aboutissent pas toujours aux paysages classiques de terrassses cultivées, si caractéristiques des régions méditerranéennes.

Tout au long de ce parcours, c'est l'acte technique lui-même qui est privilégié, au détriment de la forme, du paysage.

Plus qu'à une contemplation du décor, le lecteur est ainsi convié à pénétrer dans les coulisses pour écouter et observer l'agriculteur, dont l'art peut aller jusqu'à exploiter les défauts d'une nature des plus ingrates pour en tirer un parti positif. A travers ce rapport parfois violent avec le monde minéral, apparaît finlemanent un traitement de sollicitude, parfois même affectueux : la protection et la jouissance de l'arbre porteur de fruits.