|
Partager l'eauIrrigation et conflits au nord-ouest du Portugal
|
|
Études rurales
1 juin 2003
« La terre, dans la vallée et sur les flancs de coteau, est densément cultivée ; polyculture vivrière et maïs dominent dans l'aire irriguée sur laquelle gagne de façon spectaculaire la monoculture de la vigne, fortement encouragée par la Communauté européenne. C’est bien l’irrigation pendant les mois chauds de la saison d’été qui a longtemps permis une telle densité des cultures, et l’irrigation est un privilège, comme le signale d’emblée le terme d’« héritiers » qui dans l’ancien régime successoral désignait les seuls aînés et qui aujourd’hui est exclusivement réservé à ceux qui possèdent des droits d’eau. Voilà qui suggère fortement une hiérarchie statutaire et révèle, si cela était encore nécessaire, l’importance accordée à l’eau dans cette société. […] S’appuyant sur une enquête très précise et sur de rares petits documents écrits, F. Wateau nous offre une description riche et fort instructive quant à la complexité évoquée des différents systèmes de partage de l’eau, qu’il s’agisse du partage en heures solaires, en fractions de temps ou en quantité. Les différents systèmes présentent encore de nombreuses variantes et peuvent également se combiner entre eux. […] La transmission de l’eau se fait par les femmes et elle est une « histoire de femmes » ; l’irrigation et les décisions qu’elle exige relèvent aussi des femmes. Une analyse de la politique matrimoniale révèle, en même temps qu’une forte homogamie sociale, le rôle déterminant de la possession de droits d’eau dans les stratégies d’alliance.»
- Études rurales Extrait du compte rendu de Geneviève Bédoucha publié dans Études rurales, 167-168 / 2003.
Natures Sciences Sociétés
1 janv. 2005
« L'ouvrage marie intimement les questions d’hydraulique et la vie sociale qui en découle. C’est à la fin de la lecture que ce lien apparaît indissoluble : l’irrigation devient prétexte à l’affermissement des liens sociaux. L’auteur, dès l’introduction, reprenant M. Mauss, précise que l’irrigation, telle qu’elle est pratiquée dans cette région, peut être qualifiée de fait social total (p. 9). Après une description minutieuse – peut-être excessive – du système d’irrigation, du partage des parts d’eau, de la comptabilité (temporelle), on passe au fonctionnement social qui en est l’aboutissement. Des règles organisent ces jeux : égalité, équité, déférence et hiérarchie ! Pour les Melgacenses, la contradiction n’est pas de mise, « tout est dans l’art, à Melgaço, de respecter et de revendiquer, tout à la fois » (p. 170). […]
- Natures Sciences Sociétés Cet ouvrage est à découvrir ! Quel monde de différence, pour la gestion de l’eau, entre cette approche individualisée, à Melgaço, et l’approche centralisée décrite par K. Wittfogel pour la Chine ! Force est de reconnaître, tout de même, que les enjeux de pouvoir « irriguent » les rapports sociaux. Ils sont moins explicites, mais néanmoins présents.» Extrait du compte rendu de Nathalie Lewis publié dans Natures sciences sociétés, 2005/13(1) |
||
019157-02 |
Autres titres dans...
la collection :
les domaines :
autre suggestion :
|
Administrer la nature Le parc national de la Vanoise Natures sociales
|