Ce dossier ne vise pas à fonder une gender archaeology à la française mais à poser les bases de l'utilisation du genre en archéologie. L’inégal accès des hommes et des femmes à l’écriture explique en partie le déséquilibre repérable entre la place reconnue aux hommes et celle reconnue aux femmes dans les sociétés du passé. Le recensement des données matérielles permet-il de produire une vision plus équilibrée du passé ?

La polysémie du concept de genre et sa capacité à déployer des interrogations sur « la différence de sexe », place l’ensemble des spécialistes du passé devant un véritable défi en leur demandant d’être particulièrement attentifs à déconstruire leurs propres présupposés. Que l’étude, conduite aujourd’hui par de plus en plus d’archéologues, porte sur les femmes du passé, sur les associations symboliques produites par les sociétés étudiées (les masculinités et les féminités) ou sur la relativité de cette distinction, ses résultats nourrissent l’enquête générale car pluridisciplinaire sur « la différence des sexes », une réalité contemporaine dont les spécialistes du passé n’ont pas encore écrit l’histoire.